La première diffusion mondiale de la saison 2 vient de se terminer : l'occasion de dresser un bilan de cette année !
Après une première saison exceptionnelle, Stargate Atlantis est revenu en Juillet sur la chaîne américaine SciFi pour une seconde saison avec un objectif de taille : faire encore mieux! En effet, après avoir planté le décors tout au long de la saison 1, les scénaristes avaient pour challenge de trouver des scénarii toujours plus audacieux et novateurs pour pouvoir explorer de nouveaux aspects encore inconnus de la galaxie de Pégase. Pour cela, ils ont bénéficié d'une hausse significative du budget attribué à chaque épisode pour pouvoir repousser les limites du jamais vu à la télévision et améliorer la qualité de la série. Pari réussi puisque effets spéciaux, maquillages époustouflants et décors spectaculaires sont au rendez-vous tout au long de cette seconde saison. Cependant on peut se demander si cette place prépondérante réservée à l'action et aux images de synthèse n'a pas tout simplement 'éclipsé' les personnages et rendu les scénarii trop lisses.
Départs, arrivées et Retours...
Un des principaux changements de cette nouvelle saison réside dans le départ de Rainbow Sun Francks et de son personnage : le Lieutenant Aiden Ford. En effet, les scénaristes n'avaient pas réussi à développer ce personnage comme ils le souhaitaient au cours des 20 épisodes de la saison 1. Sun Francks se disait lui même frustré de ne pas avoir un personnage plus passionnant. C'est pourquoi les producteurs ont décidé de retirer Ford des personnages principaux sans pour autant le faire disparaître totalement de la série : Super-Ford était né. C'est un pari réussi pour les scénaristes qui transforment Ford en un être surhumain ayant pour but la destruction des Wraiths. Il réapparaîtra dans plusieurs épisodes et sera même au centre du cliffhanger de mi-saison. Et même si son personnage semble être définitivement écarté de la série, rien ne dit qu'il ne réapparaîtra pas dans la saison 3.
Pour le remplacer, les scénaristes ont introduit le personnage de Ronon Dex. Les Wraiths ne pouvant se nourrir de lui pour des raisons encore inconnues, ils s'en servirent en tant que distraction et le poursuivirent pendant près de sept ans dans le but de le tuer. Mais il parvint à survivre et rencontra l'équipe Atlantis qui l'accueillit. Cependant, son intégration est plutôt difficile et il ne semble se lier d'amitié qu'avec Teyla. Son animosité et ses réactions instinctives font de ce personnage une sorte de machine à tuer. C'est d'ailleurs ce qu'on peut lui reprocher : trop peu de texte, une personnalité pas assez explorée et des réactions trop bestiales. Bref une attitude qui se résume à " Moi Ronon, toi mort ". On peut donc dire que le remplaçant de Ford n'est pas à la hauteur de nos attentes et que les scénaristes doivent revoir leur copie avant le début de la saison 3 sans quoi ce personnage pourrait devenir très agaçant.
Une autre arrivée importante de cette deuxième saison : celle du colonel Steven Caldwell, interprété par Mitch Pilleggi bien connu pour son rôle dans X-Files. Ce militaire au crâne dégarni est à la tête du plus gros vaisseau jamais créé par les humains : le Dédale. En plus de cette fonction, il partagera avec Weir le commandement de la Cité : lui, dirigeant les militaires, et elle les civils. Cette situation entraînera d'ailleurs des conflits d'autorité. Si ce personnage était un peu fade au début de la saison, les scénaristes ont su rectifier le tir pour en faire un personnage agréable, utile et très intéressant : bien sur, le talent de Mitch Pilleggi n'y est pas pour rien.
La saison 2 est aussi celle des retours en série avec de nombreux personnages déjà apparus dans la saison 1. Ainsi on pourra revoir le Dr Heightmeyer, Cowen, Ladon, Kavanagh... L'occasion pour les scénaristes de reprendre certaines trames de la première saison, comme le conflit avec les Geniis, pour les approfondir.
Le changement de statut du personnage du docteur Beckett qui devient partie intégrante du main cast semblait une bonne idée, dans la théorie. Mais dans la pratique, les scénaristes abusent des services du pauvre Beckett qui est convoqué pour un rien ou qui apparaît dans des scènes uniquement pour faire la potiche. Espérons que ses apparitions intempestives cesseront dans la prochaine saison et seront un peu plus justifiées.
David Nykl, alias le docteur Zelenka, subit le même phénomène mais de façon amplifiée : le pauvre tchèque apparaît en effet dans une optique de justifier le salaire de l'acteur. Ses interventions sont creuses, apportent peu à l'épisode et ses déclarations pourraient très bien être prononcées par un autre personnage. Dommage pour Zelenka qui avait séduit dans la saison 1 avec ses pointes d'humour : il se retrouve relégué dans le rôle d'un figurant bien peu intéressant.
Autre petite révolution, l'apparition de quelques personnages clé de SG-1 comme le général Landry, l'agent Barrett du NID ou encore Samantha Carter qui font tous leurs apparitions dans des épisodes 'crossovers'. Si de nombreux fans souhaitent désespérément voir l'équipe SG-1 et l'équipe de Sheppard travailler main dans la main au cours d'un épisode, il semblerait que ce ne soit pas à l'ordre du jour à cause des problèmes financiers que cela entraînerait.
De l'humour à gogo :
La grosse révolution entre la saison 1 et la saison 2 de Stargate Atlantis c'est bien entendu l'introduction, par les producteurs, de l'humour. S'il était déjà un peu présent dans la précédente saison, il a été renforcé et a une place plus importante. Il sera d'ailleurs la vedette de l'épisode Duet qui enchaîne des situations plus cocasses les unes que les autres. Et c'est ce même humour qui permet même de sauver des épisodes au scénario bancal comme par exemple Inferno. De l'humour façon McKay à l'humour façon Hermiod, la série donne à chacun des personnages la possibilité de faire ces preuves de façon plus ou moins concluante. Les scénaristes ont beaucoup joué sur les relations entre les différents protagonistes, tels que McKay et Sheppard, déchaînés dans leurs échanges en début de saison. Une chose est sûre, l'humour a su s'imposer au cours de cette saison tout en donnant à la série un ton décalé et accrocheur.
La révolution virtuelle :
Cette année, SciFi à mis la main au portefeuille pour permettre au département des effets spéciaux de repousser les limites du jamais vu à la TV. On peut dire que c'est un pari réussi puisque les effets spéciaux de la saison deux sont d'une qualité hors du commun. Le Dédale, les plans de la Cité, les virées en Jumper : tout paraît très réel et approche de très près la qualité du cinéma. Malgré tout ceci, une petite zone d'ombre a marqué cette année pour le département des effets visuels puisque James Tichenor, un des piliers du département, a quitté la franchise en novembre dernier estimant ne plus avoir sa place au sein de l'équipe. En effet, il avait pour ambition de faire évoluer les modèles graphiques de la franchise mais les producteurs ne semblent pas vouloir changer la recette Stargate.
Du nouveau sur les Wraiths :
Cette nouvelle saison a aussi permis aux producteurs de développer l'univers, jusqu'alors sombre et plutôt flou, des Wraiths. On en apprend ainsi un peu plus sur leur processus d'aspiration de la vie : avant de se nourrir, ils injectent dans leur victime une enzyme spéciale qui permet au corps humain de résister plus longtemps à leur très douloureux processus d'attaque. Nous découvrons aussi au cours de cette saison que les Wraiths ne sont pas une race si unie que le laissait entendre la saison 1. En effet, il semble y avoir différents courants 'politiques' au sein de la société Wraith, qui s'articule autour de plusieurs reines ne partageant pas toutes les mêmes idées ou les même façon d'agir même si leur but reste unique : se nourrir pour survivre. L'épisode The Hive nous montre d'ailleurs la rivalité qui existe entre les différents leaders Wraiths puisque Sheppard arrive à les monter les uns contre les autres. Allies confirme cette impression puisque la reine Wraith avoue elle-même qu'une véritable guerre civile s'est déclenchée au sein des Wraiths.
Les épisodes Condemned et Instinct nous livrent un peu plus de détails sur la nature des Wraiths. Dans le premier on découvre que ceux-ci peuvent se 'nourrir' de la même manière que les humains (bien que cette nourriture ne leur suffit pas à survivre), tandis que dans le second on découvre que dans leur jeunesse les Wraiths sont physiologiquement très proches des humains. Mais par la suite ils mutent pour se transformer définitivement en êtres assoiffés de sang. La saison 2 a d'ailleurs beaucoup utilisé cet aspect : Instinct, Conversion, Michael et Allies sont tous liés à la mise au point d'un remède (ou une arme) pour redonner aux Wraiths leur apparence humaine. Bien que ce thème n'ait pas forcément été servi par les scénarios, il a permis d'aborder la déontologie d'un tel acte et du droit qu'ont les humains de prendre une telle décision.
Pour résumer, la saison 2 de Stargate Atlantis a su trouver des thèmes intéressants mais malheureusement, le traitement à l'écran les a desservi et la seconde partie de la saison s'avère fort décevante étant donné la qualité dont a déjà fait preuve la série (The Storm/The Eye, saga The Siege...). Les premiers spoilers de la saison 3 semblent alléchants, croisons les doigts pour que nos espoirs se concrétisent !