Informations :
Auteur : Sari
: 02/07/2007
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Histoire :
L'équipe au complet se trouvait maintenant dans le bureau d'Elizabeth pour une petite réunion d'urgence. La nuit était définitivement terminée pour eux.
- Qu'en pensez-vous ? entama Weir.
- Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est inoffensive, mais je ne pense pas qu'elle nous veuille du mal, commença John.
- Je suis d'accord, poursuivit Teyla.
- Elle s'y connaît en combat rapproché, remarqua Ronon qui leur relata " l'épisode de la prise de clé ". Je n'aimerai pas l'avoir pour ennemi, lâcha-t-il. Il y a quelque chose d'effrayant chez elle.
- Là je suis d'accord, tonna Rodney. Une nana capable de traverser un bouclier actif sans se faire désintégrer, ça, ça me fout la trouille !
- Pourtant, il va falloir que vous lui parliez, ordonna Weir.
- Je l'ai observé, poursuivit Teyla, elle est sur la défensive malgré ses quelques provocations.
- Quelques ?! Rien que son apparition est une provocation, fulmina McKay.
- Rodney ! intervint Elizabeth pour calmer le jeu. Vous devriez allez la voir.
- Quelqu'un veut venir ?
- Je pense que ses provocations sont un moyen de se protéger, de ne pas trop en dire, termina Teyla.
- En tout cas, je me méfie d'elle.
- Expliquez-vous Ronon.
- Elle a peut-être choisie de coopérer parce que c'était la meilleure solution pour elle. Que se passera-t-il quand nous lui octroierons un accès à la porte ?
- Je ne pense pas qu'elle ferait ça, contra John.
- Elle a vraiment l'air sincère, insista Teyla.
- Son attitude reste ambiguë, conclue Elizabeth. Je m'attendais à se qu'elle réponde à mes questions sans réserve ou à me heurter à un mur, mais pas à négocier. Attendons encore un peu avant de la sortir de sa cellule.
Rodney redoutait le face à face. D'après ce qu'il avait entendu, elle semblait prête à le dévorer vivant. A nouveau, il ne pouvait plus tenir en place, cependant, la présence de Ronon à ses côtés le rassurait quelque peu. Pour une fois, il ne trouvait rien à redire au fait qu'il soit plus bagarreur que civilisé.
- Bonjour, lança Rodney maladroitement.
Il se posta face à celle qui demeurait une parfaite inconnue à ses yeux. Il eut l'impression qu'elle les attendait alors qu'ils venaient tous de quitter la pièce.
Elle se tenait droite, les pieds fermement campés sur le sol en acier dans une position qui lui permettrait de réagir prestement en cas de menace directe. Que pouvait-elle redouter quand des barreaux l'isolaient du reste de la cité ?
- Je suis Rodney McKay.
- Et moi Nagoya.
- Ravi de vous rencontrer !
- Moi de même.
Sa nervosité amusa Nagoya, pourtant, son visage resta de glace. Pas un de ses traits ne bougea, mis à part une étincelle joyeuse qui passa dans son regard.
- Vous vous demandez comment j'ai réussi à traverser votre bouclier actif sans être désintégrée, n'est-ce pas ?
- Est-ce que vous lisez dans mes pensées ?
- Non, c'est juste prévisible. Quelle est votre spécialité ?
- L'astrophysique.
- Vous voulez dire tout ce qui a trait aux étoiles, les théories et tout ça ?
Rodney se contenta de hocher la tête. Finalement, il la jugea plus sympa que les rumeurs qui circulent à son sujet dans les couloirs de la cité. Un peu comme si elle s'adaptait à son interlocuteur.
- Ce n'est pas vraiment mon domaine. Vous ne devriez avoir aucun mal à comprendre comment ça fonctionne. En fait, c'est tout simple.
Elle sorti son T-shirt de son pantalon et révéla une pochette qui lui ceinturait la taille. A l'intérieur se trouvait un appareil noir.
- Il s'agit de l'unique prototype, alors pas d'imprudence. En fait, personne ne sait que je suis ici et je n'ai aucun intérêt à retourner là-bas.
- Pourquoi ?
- Je serais probablement démise de mes fonctions, voire pire et je n'aie pas vraiment envie de savoir exactement en quoi consisterait ma peine.
- Dans ce cas, pourquoi avoir pris le risque de vous faire prendre? remarqua Ronon
- Ah, vous êtes là, nota Nagoya sur le ton de la surprise bien qu'elle l'ait immédiatement vu. Je l'aie fait pour le bien de mon peuple et contre un gouvernement aveugle. Ils ne viendront pas me récupérer, aucun souci de ce côté-là.
- Pourquoi vous abandonneraient-ils ?
- J'ai l'impression que nous sommes à l'opposé, Rodney. Nous laissons nos blessés et morts derrière nous en mission. Bien sûr, en ville, ils sont soignés, mais pour ça, il faut qu'ils reviennent. Nous nous basons sur la réussite de notre mission, peu importe les moyens.
- Et ça ne vous gêne pas ? intervint John qui n'avait pas résisté à l'envie de se faire une nouvelle amie.
- Non. N'oubliez pas que j'aie été élevée dans ce monde. Pour moi, c'est normal et visiblement pour vous c'est un sacrilège.
- Ca vous ennuie si je reste ?
- Pas du tout, j'allais montrer à Rodney comment je suis arrivée ici.
Ronon avait décidé d'être un simple spectateur et de ne pas intervenir. Seulement, elle lui avait tendu une perche tellement grosse qu'il n'avait pas pu résister à poser la question qui lui brûlait la langue. Il avait remarqué qu'elle semblait lui en vouloir pour quelque chose dont il ignorait totalement l'existence. Bien sûr, il avait pensé que cela pouvait avoir un rapport avec son passé encore récent de coureur, mais il ne voyait pas à quel moment elle intervenait. Il était certain de ne jamais l'avoir rencontré.
- C'est vous qui l'avez conçu ? repris Rodney
- En partie. Les chefs d'escadrille en connaissent tout de même un minimum en physique et en mécanique. Après tout, mieux vaut ne pas entraîner son escadrille dans un trou noir ! Chez vous ils ne connaissent pas ces principes ?
- Non, répondit-il prudemment afin de ne pas prendre le risque de lui révéler que les habitants de la cité étaient la résultante d'une expédition en provenance d'une tierce planète.
- Le principe est simple : il faut que les particules se dissocient pour que le bouclier ne les identifie pas comme des ennemies. Ensuite, elles se rassemblent. Une fois qu'on sait ça, ce n'est plus qu'un assemblage technologique.
- La porte des étoiles dissocie déjà nos particules, remarqua Rodney.
- Exact, mais elles restent concentrées entre elles afin de ne pas se mélanger avec celles de autres personnes présentes, sinon vous pourriez vous retrouver avec une partie du corps d'un de vos camarades.
Ils étaient partis dans une discussion technique à donner une migraine aux personnes normales, c'est-à-dire n'ayant pas une obsession pour les raisonnements complexes. D'ailleurs, elle chassa John et Ronon qui n'en pouvait plus d'entendre des termes techniques incompréhensibles.
Lorsque Sheppard revint, Nagoya était assise contre le mur, ses chaussures prenant un peu de repos, rangées avec un soin tout militaire, à portée de main.
- Où avez-vous eu le temps d'apprendre tout ça ?
- Sur le tas ! Comment est-ce dehors ?
- Hors de la cellule ou sur la planète ?
- Hors de la cité.
- Plein d'eau.
- Et sur votre planète ?
- Comment savez-vous que je ne suis pas d'ici ?
- Vous ne parlez pas l'Ancien. Chez moi, c'est la langue d'usage tout au long de notre scolarité. Sans compter qu'on nous a appris que nous ne devions jamais retourner sur Atlantis, source des anciennes discordes de mon peuple. Je suppose qu'ils voulaient parler des Anciens à travers cette métaphore.
- Pourquoi avez-vous appris l'Ancien si c'était une source de dispute ?
- Parce qu'il y avait des choses bien, comme l'Ascension, soupira-t-elle en se rapprochant de la grille.
- On peut s'asseoir pour parler, non ? proposa-t-elle.
Lorsqu'ils eurent exécuté la requête, ils poursuivirent leur conversation.
- Et pourquoi Atlantis ?
- C'est les seules coordonnées que j'ai pu trouver et ça ne m'étonne pas du tout ! En arrivant, nos ancêtres ont coupés tous les ponts. L'utilisation du cercle programmable fut prohibée. J'ai eu un mal de brûlés à convaincre le gouvernement que cela pourrait nous protéger de nos ennemis, mais ils ont déjà creusés notre tombe à tous. Raison pour laquelle je refuse de retourner là-bas, mise à part pour plier bagages.
- Vous ne leur faites pas confiance ?
- Si vous voyez des militaires qui pactisent avec des politiciens, c'est qu'ils sont pourris. Nos intérêts divergent : nous voulons protéger ceux qui n'ont pas les moyens techniques de se défendre, alors qu'ils ne recherchent que prestige et richesse. Parlez-moi plutôt de chez vous, John. Quel était votre métier avant votre arrivée ici ?
- J'étais pilote d'hélicoptère.
- Ah, alors nous faisons partie du même arbre. Est-ce qu'il y a aussi des chefs d'escadrille pour les hélicoptères ?
- Si je savais ce que c'est, je pourrais vous répondre !
Une longue discussion commença. En présence de John, Nagoya se détendait enfin. La pression des premières heures avait été grande, maintenant, il semblait évident qu'elle resterait en garde à vue pour vingt-quatre à quarante-huit heures.
Contrairement à Rodney, John avait un sens de l'humour qui mettait tout le monde d'accord et une sociabilité qui lui permettait de lier facilement connaissance. Il remarqua que Nagoya se laissait prendre au jeu, quitte à ce qu'elle se le reproche plus tard.
Plusieurs heures passèrent avant qu'il ne la laisse se reposer. Elle s'était montrée curieuse, mais sans jamais être indiscrète. Sa retenue n'avait pas eu d'égal avec sa propension à donner des détails de son monde. Bien entendu, ils n'avaient pas échangés de secrets d'Etat, mais John se sentit en devoir d'aller rendre visite à Elizabeth. Il se souciait de la décision qu'elle devait prendre, en particulier depuis qu'il était en possession de nouveaux éléments. La sympathie qu'il ressentait envers Nagoya n'y était pas pour rien non plus.
Elizabeth observait les allers venus de son personnel. Ses réflexions la déconnectèrent de la cité, lui faisant oublier ce qu'elle voyait : des personnes en uniformes qui vaquaient à leurs occupations.
- Comment ça va ? s'enquit John
- Si je ne prends pas bientôt une décision, elle pourra entamer des pourparlers !
Sa tentative de plaisanterie retomba comme un soufflé. De toute façon, elle n'avait jamais été douée pour l'un ou l'autre.
- Nous devrions peut-être écouter ce qu'elle a à nous dire.
- Comment ça ?
- Elle n'est pas venue sur Atlantis par hasard.
- Elle rechercherait de l'aide ?
- Tout juste ! Ou une autre planète.
- La raison importe peu, s'il y a une menace, nous devons la connaître. Merci Colonel Sheppard.
- Pas de quoi, répondit-il en la laissant le précéder dans le couloir.
Ragaillardie par l'espoir de voir la menace levée sur la cité, Elizabeth marcha d'un pas vif vers les sous-sols.
John s'attendait à moitié à ce que Nagoya les entende arriver avec leurs gros sabots et les attende droite comme un " i " au milieu de la cellule comme elle l'avait déjà fait précédemment. Ce ne fut pas le cas. Elle était assise la tête posée sur ses avant bras et se releva à leur rentrée en tanguant. Elle était livide.
- Vous allez bien ? s'inquiéta immédiatement Elizabeth.
Elle n'obtint aucune réponse. Ils notèrent qu'elle respirait avec difficulté et qu'elle était victime de vertige.
- Dr. Beckett, on a besoin de vous immédiatement auprès de Nagoya.
Deux choses se passèrent simultanément. John ordonna aux gardes d'ouvrir la cellule et Nagoya s'écroula sur le sol après une vaine tentative pour se retenir à quelque chose.
Dès qu'il fut à ses côtés, John remarqua que respirer était devenu presque impossible pour elle. Il n'osa pas la toucher, ne sachant si cela aurait un effet bénéfique ou non. Un sentiment d'impuissance s'empara de lui. D'habitude, il pouvait toujours faire quelque chose, mais cette fois, cela touchait un domaine ou la seule personne compétente n'était autre que Carson Beckett.
A son arrivée, tout le monde s'écarta pour lui laisser le champ libre. Il vit sa gorge gonflée et effectua un bilan rapide de la situation avant de demander une civière au personnel de l'infirmerie. En l'attendant, il voulut l'intuber afin qu'elle retrouve un rythme respiratoire normal. Ce fut impossible.
- C'est un choc anaphylactique, annonça-t-il tandis que la civière arrivait. Il va falloir que je pratique une trachéotomie. J'ai aussi besoin d'une radio des poumons avant de pouvoir vous en dire davantage.
- Allez-y, autorisa Weir, comme si cela s'imposait.
Comment aurait-elle pu refuser qu'on sauve la vie d'une personne placée sous sa responsabilité, prisonnière ou non ?
Au cours des heures suivantes, Weir, Sheppard et Teyla attendirent des nouvelles. Ils furent soulagés lorsque Beckett leur annonça qu'elle était vivante, quoique toujours inconsciente. Il les questionna sur ce que Nagoya avait mangé au cours des heures précédentes et sur d'éventuels signes avant coureurs. Elizabeth l'informa qu'un plateau repas avait été commandé à la cafétéria et John lui rappela qu'elle avait rapidement eu l'air fatiguée. Beckett se rendit à la cafétéria sur le champ afin d'obtenir la liste des aliments qui composaient le plateau. Avec un peu de chance, il trouverait en peu de temps la cause de cette violente allergie. Dans l'immédiat, il la soignait comme pour une allergie standard, de type alimentaire et espérait que cela irait mieux.
Peu affecté par la nouvelle, Ronon vaquait à ses occupations. Quant à Rodney, Nagoya lui avait dit qu'il avait bien mérité sa petite énigme ! Il se trouvait donc dans son " bureau ", où il étudiait avec d'infinies précautions l'appareil à traverser les boucliers.
Elizabeth regagna son bureau, elle devait s'occuper des affaires courantes de la cité, aussi demanda-t-elle à John et Teyla de l'informer du moindre changement de l'état de Nagoya.
Les heures défilaient et Beckett désespérait devant son microscope de trouver enfin la cause de tout ce remue-ménage. Sheppard et Teyla se relayaient au chevet de Nagoya. Chacun observait la patiente et constatait que le temps passait sans qu'elle n'aille mieux. En réalité, la situation venait de passer de dangereuse à urgente.
Lorsque Elizabeth eu un moment de répit, elle retourna à l'infirmerie, inquiète de n'avoir aucune nouvelle. Ils étaient plus habitués aux situations explosives qu'aux allergies. C'était une première : ils ne pouvaient rien faire d'autre qu'attendre que Beckett découvre le fin mot de l'histoire ainsi que le traitement approprié.
- Comment va-t-elle ?
- Son état se dégrade de plus en plus et je n'en vois aucun lien entre les aliments et l'allergie dont elle soufre. Si c'était le cas, son état se serait amélioré. Elle est entrée dans le coma, il y a une heure, je vois bien quelque chose...
- Beckett ! hurla John tandis que des sons stridents prévenaient d'un danger imminent.
- Elle ne tiendra plus longtemps. Elizabeth, prévenez la Terre de notre arrivée.
- J'y vais, confirma-t-elle.
Secouée de convulsions, la jeune femme semblait effectivement mal en point. Beckett tournait autour du lit comme une abeille qui butinerait de fleurs en fleurs. Il indiqua des dosages aux infirmières. Il leur demanda aussi de se préparer pour un arrêt cardiaque, ce qui ne manquerait pas de se produire vu qu'il n'arrivait pas à la stabiliser. Après deux décharges, son coeur reprit son service, d'abord de manière désordonnée, puis normalement. Une heure s'était écoulée lorsque Beckett jugea qu'ils pouvaient la transporter sans danger.