Informations :
Auteur : Sari
: 29/08/2007
Note : -
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Histoire :
Le départ pour Lémure eut lieu depuis Atlantis. Rodney et Ronon étant de la partie, il avait fallu retourner les chercher. De toute façon, Nagoya avait besoin du transporteur.
- Etes-vous prêt pour une démonstration ? lança-t-elle à Rodney qui devenait de plus en plus nerveux à mesure que les secondes passaient.
- Est-ce qu'on risque vraiment d'être désintégré ? Parce que si c'est le cas, l'univers perdra l'un de ses plus grands scientifiques !
- Pas de panique, Rodney. Je l'ai utilisé et ça a marché.
- Oui, ça a marché pour vous. Qu'est-ce qui vous dit que ça marchera aussi bien avec un groupe ?
- Il n'y a qu'un moyen de le savoir, non ?
- Je croyais que tous les détails avaient été réglés, remarqua John, un brin inquiet.
- C'est le cas. Rodney panique un peu, c'est rien.
- Panique ? Qui panique ?
- A priori, vous. Tout le monde est là ?
Elle fit le tour de la pièce pendant que John rassurait Rodney comme il pouvait. Lorsqu'elle vit que l'équipe était au complet, elle appuya sur quelques boutons de son transporteur afin de faire apparaître les coordonnées de deux planètes, sur le petit écran prévu à cet effet.
- C'est les coordonnées d'Atlantis, réalisa Rodney qui lisait par dessus son épaule.
- J'ai demandé à mes mécaniciens de le modifier pour qu'il garde en mémoire les coordonnées des planètes de départ et d'arrivée.
- Vous ne les connaissiez pas ? s'insurgea Rodney.
- Il fallait bien trouver un moyen de les connaître, sinon j'aurais été coincée ici. Ce qui ne m'aurait pas plus plu qu'à vous. Comment vouliez-vous que je connaisse des coordonnées qui ont été effacées il y a des millénaires ?!
- Mais vous avez la porte, nota Teyla.
- Oui, j'ai la porte.
- Comment avez-vous obtenu les coordonnées d'Atlantis ? questionna John.
- Un hasard.
- Tiens donc, ironisa Rodney.
- Bon d'accord. C'est mon ex-fiancé qui me les a transmises.
- Comment a-t-il pu ? s'immisça Cameron.
- Stop ! C'est un sujet que je refuse d'aborder.
Inconsciemment, son regard s'en alla du côté de Ronon et s'y attarda un instant. Quand elle en eu conscience, elle secoua la tête pour chasser l'image qui s'y incrustait.
- On devrait y aller si on veut être à l'heure pour le dîner, remarqua John.
Nagoya transmis les coordonnées à l'opérateur chargé de l'ouverture de la porte. Ce dernier prit la peine de les enregistrer en mémoire, conformément aux ordres d'Elizabeth.
- Détendez-vous, Rodney. Ce n'est pas votre première fois, le tranquillisa John.
- En un sens, si. Une dernière question : comment savez-vous que votre porte a un bouclier ?
- Toutes les portes n'en n'ont pas ? s'étonna Nagoya.
La porte s'ouvrit dans son habituel jet de matière, toujours aussi impressionnant. L'intervention fut la bienvenue : il n'y avait plus de question à poser, juste quelques pas à faire.
- C'est parti ! lança gaiement Nagoya, totalement remise de ses souvenirs.
Lors de la plupart des voyages diplomatiques, l'équipe d'Atlantis avaient l'habitude d'être accueillie par un membre officiel du gouvernement, souvent accompagné de son entourage, quand ils n'arrivaient pas en pleine campagne. Aujourd'hui, ils n'arrivaient pas dans la campagne, et il n'y avait personne pour les accueillir. Il n'y avait qu'une immense salle avec des murs de métal. Un coin salon avait été aménagé dans le recoin le plus éloigné du laboratoire et une mezzanine mangeait le plafond. Mais il n'y avait pas la moindre trace d'une porte.
- Impressionnant, lâcha Ronon.
- Vous habitez ici ? demanda Teyla.
- De temps en temps. Mes quartiers sont ailleurs.
- Où sont vos collègues ? interrogea Rodney.
- Ils ont abandonnés le projet.
- A quelle partie des travaux ? s'intéressa John.
- La fin, heureusement.
- Comment peut-on renoncer à étudier pareille merveille ? s'étonna Rodney.
- Pression politique et personnelle, tout simplement.
- De la part de votre soeur ?
- Malheureusement non, Cameron. Cela aurait évité bien des désagréments. Par contre elle a eu la gentillesse de me procurer la porte.
- Personne ne s'en est aperçu ?
- Je ne pense pas. La reine est la seule à veiller sur sa cachette.
- Comment est-ce qu'on sort d'ici ? s'inquiéta Ronon.
- Vous devriez renoncer à l'instinct de survie et revoir la question de la confiance.
- Je préfère ma méthode, je pensais que vous l'aviez compris.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiéta Sheppard, à son tour.
- Y'a pas de porte, répondit Ronon.
- Si y'en a une, rétorqua Nagoya, la colère clairement affichée sur son visage, un instant plus tôt encore si fier de ses travaux.
- Alors où est-elle ?
- Vous la verrez bientôt, je dois d'abord m'occuper d'une chose ou deux.
- Vous n'arrêtez pas de me provoquer, remarqua Ronon.
Nagoya se détourna de son regard menaçant. Quelques mètres les séparaient, mais on pouvait aisément se rendre compte de la différence de gabarit. Ronon était grand, certainement pas loin des deux mètres, et physiquement, il était on ne peut plus imposant. Seules des personnes expérimentées ou des fous se seraient engagés dans un combat au corps à corps avec lui.
De son côté, Nagoya étaient plus proche du mètre 60 et devaient peser 55 kilos maximum malgré son entraînement physique. S'attaquer à plus de 90 kilos de muscles semblait inapproprié et déséquilibré. Elle en avait conscience et savait pertinemment qu'elle se ferait coincer si elle lui en donnait l'occasion, ou s'il la surprenait. Au cours de son séjour sur Terre, elle avait fait attention à rester en compagnie d'un membre de l'équipe. Cela n'avait posé aucun problème vu toutes les questions qu'on lui posait et le rapport historique que le Général Landry lui avait demandé de dresser, en compagnie du docteur Jackson.
Les autres les observaient, mais ils n'interviendraient qu'en cas de bagarre. Nagoya sentait la colère monter et les souvenirs affluer. Si elle ne se contrôlait pas, elle n'allait pas tarder à perdre le contrôle de ses capacités psychiques et intellectuelles. Elle s'obligea donc à se concentrer sur l'instant présent et ce dont ils auraient besoin au cours des prochaines heures.
- Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il se passe ici ? explosa Sheppard. A chaque fois que vous adressez la parole à Ronon, vous vous énervez.
- Je ne m'énerve pas, et si cela ne vous plaît pas, repartez, je ne vous retiendrez pas !
- Ah, parce que d'un coup vous n'avez plus besoin de nous ?
- J'en ai besoin, mais si on se monte les uns contre les autres, cela ne servira pas à grand chose.
- Comment peut-on vous faire confiance si vous nous cachez des choses ?
- Il est des portes qu'il ne vaut mieux pas franchir, John.
- Pour quelle raison ?
- Autant m'achever immédiatement, parce que le résultat sera le même !
La fragilité sous-jacente surpris tout le monde, même si elle montrait à l'équipe qu'elle possédait des faiblesses malgré son caractère brusque et directe. Ou peut-être à cause de ce caractère.
- Et si on y allait ?
- Où allons-nous ? interrogea Cameron.
- Au Palais Gouvernemental.
- Et comment est-ce qu'on y va ?
L'absence de porte commençait à rendre Rodney nerveux, et il n'était pas le seul. Nagoya s'approcha de l'établi sur lequel elle avait posé le transporteur. A côté, un pistolet attendait.
- En fait, c'est assez simple...
- Vous nous avez tendu un piège ! rugit Ronon en la chargeant.
Elle n'eut pas le temps d'esquiver l'attaque, aussi se laissa-t-elle plaquer au sol, puis, utilisant la vitesse comme levier, elle fit passer son attaquant par dessus elle. Lequel glissa sur le dos et se remis debout avant de s'être arrêté.
- N'importe quel prétexte vous est bon, n'est-ce pas ?
- Je ne me laisserai pas enfermer !
Ils se faisaient face, attendant que l'un d'eux fasse un geste. Pour le moment, ils dessinaient un cercle fictif comme le ferait deux lions avant de se sauter dessus. Ronon lança un crochet du droit. Nagoya se déporta sur le côté et saisit son bras pour le lui casser. D'une volte, il se retrouva derrière elle. Nagoya eut le réflexe de se dégager, cependant, Ronon l'empêcha de s'éloigner de sa main gauche et l'obligea à lui montrer ce qu'elle avait dans la main. Les spectateurs pouvaient voir son visage rouge de rage. Quant à Ronon, il était perplexe.
- Le combat en salle, c'est bien. Mais survivre est un meilleur professeur.
- Je sais ce que vous êtes, Coureur, cracha-t-elle en se dégageant. La prise à sa gorge se resserra.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Ma carte de membre du Conseil. Je vais en avoir besoin, là où nous allons.
- Comment sort-on d'ici ?
- Comme on est venu, la porte en moins.
Une fois de plus la prise serra un peu plus, lui laissant à peine assez d'air pour respirer.
- Ne jouez pas à ça avec moi, gronda-t-il à son oreille.
- Le transporteur, murmura-t-elle.
Il l'a libéra aussitôt qu'il eu sa réponse. Elle ne se massa même pas la gorge, comme si elle avait eu l'habitude de se genre de situation alors que côté combat, elle pouvait repasser l'examen !
- Tendez un de vos poignets, ordonna-t-elle en saisissant le gros pistolet.
- Pourquoi ? se méfia Rodney.
- Pour se déplacer il faut une impulsion électromagnétique pour guider nos atomes vers leur destination. Un peu comme la porte des étoiles, ça marche de la même manière en tout cas.
- Rodney? interrogea Sheppard.
- Si vous n'avez pas cette puce, vous ne bougerez pas d'ici.
Comme par magie, les poignets se tendirent. Le pistolet balaya la peau d'un anesthésiant avant d'y injecter la puce. Rapide et indolore.
- Pourquoi ne pas vous être défendue ? questionna Cameron tandis que les autres continuaient l'inspection de la pièce, interrompue précédemment.
- Ce n'était pas le moment de s'entre-tuer. Merci de ne pas vous en être mêlé.
- Les choses auraient été différentes avec mon équipe.
- Instinct paternel ? le taquina-t-elle.
- Simple protectionnisme. Ca ne vous dit rien?
- Nous avons une vision différente.
Nagoya vérifia que toutes les puces apparaissaient sur l'écran du transporteur, puis incita le groupe à se rassembler.
- On est arrivé ? demanda Rodney, qui maintenait ses yeux fermement clos.
Personne ne lui répondit. Il se força à regarder ce qui l'entourait. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu'il se rendit compte qu'il était en un seul morceau et à proximité de Sheppard.
- Ce n'était pas si terrible !
Le groupe explorait les quelques mètres à proximité de leur position. La forêt leur offrait un abri relativement sûr. L'endroit était aussi propice aux guet-apens.
- C'est par où ? questionna John.
- Par là, répondit Nagoya. Si vous voulez bien me suivre. Nous avons une distance à couvrir.
- Combien de kilomètres ?
- Je ne connais pas ce mot, Rodney. Mais il nous faudra un peu moins d'une heure de marche, pour y aller.
- Vous êtes toujours aussi désinvolte ? demanda John.
- La colère me garde en vie et la gaieté me rend sociable, ce qui me rapporte toujours des votes.
- Pourquoi nous avoir transportés ici ? s'enquit Teyla qui se trouvait juste derrière eux en compagnie de Ronon. Rodney et Cameron avaient choisi la queue de la file.
- Je vais essayer un coup de bluff. Vous m'avez rencontré dans la forêt et proposé votre aide quand vous avez vu notre situation. Avez-vous un moyen de transport similaire au notre ?
- Nous avons des anneaux de transport, intervint Cameron.
- Comment est-ce que ça fonctionne ?
- On active une commanda avant de se placer au centre des anneaux.
- Combien de temps faut-il pour escalader ses anneaux ?
Un sourire flotta sur les lèvres du groupe.
- Ils descendent du plafond jusqu'au sol. Un marquage délimite leur emplacement.
- Oh. Ca a l'air pratique.
- Ca l'est. Surtout en situation de crise.
- Vous voulez leur faire croire que nous nous sommes transportés ici pour vous proposer notre aide ?
- Après avoir vu les vaisseaux qui nous encerclaient, compléta-t-elle.
- Ca me paraît bien.
- Merci Teyla.
- Où sommes-nous ? interrogea Ronon.
- Dans la forêt des morts oubliés.
- Très accueillant ! lança John.
- C'est juste pour effrayer les enfants et les décourager de venir s'y perdre.
- Vous avez l'air d'avoir beaucoup de légendes, constata Teyla.
- Quel peuple n'en a pas ? En réalité, continua-t-elle après une pause théâtrale, il y avait un prédateur dans cette forêt.
Aussitôt, Rodney se retourna pour vérifier ses arrières.
- Il y avait, répéta Cameron.
- Cette bête repérait très vite l'odeur de la chaire fraîche, si bien que personne n'en revenait. Les chasseurs ont trouvés un autre terrain de chasse, jusqu'à ce qu'ils en aient marre d'être rabaissés par un animal. Ils ont organisé une battue.
- Que s'est-il passé ?
- Nous marchons tranquillement dans des bois qui étaient autrefois infranchissables.
- Donc les hommes ont gagnés, déduisit John qui afficha une mine fière.
- C'est encore loin ? Parce que je commence...
- Ne vous en faites pas Rodney, nous y sommes presque. Encore une chose, ne prêtez aucun crédit à Célestin.
- Pourquoi ?
- Il serait prêt à tout pour prendre la place de ma soeur.
- Nous serons prudents, assura Teyla.
- N'est-ce pas votre philosophie d'utiliser tous les moyens pour arriver à vos fins ? remarqua Ronon.
- Uniquement pour servir les intérêts de notre peuple et non pas un intérêt purement égoïste.