SCENE 27 :
John arrive dans la chambre de la fillette. Elle est assise sur le lit, le regard tourné vers la fenêtre.

INTERIEUR DE LA CHAMBRE DE SARA

John (il est un peu mal à l'aise) :
Euh... salut ! Elizabeth m'envoie veiller sur toi... elle reviendra dans une petite heure... euh...

Elle se tourne vers lui. Il fait quelques pas, claquant des mains, histoire de paraître détendu.

John :
Alors ? Qu'est ce que tu veux faire en attendant ?

Elle sourit, se lève puis se dirige vers une armoire murale.

John (nerveux) :
Euh... oui, c'est une bonne idée... commence par t'habiller.

Elle le regarde de nouveau.

John :
Tu veux que je te choisisse une tenue, c'est ça ?

Elle hoche la tête. John s'avance vers l'armoire et farfouille dans le tiroir, attrapant des vêtements au hasard.

John (il lui tend les habits) :
Tiens, t'a qu'à mettre ça.

Mais l'enfant le regarde toujours.

John (agacé) :
Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? Tu ne sais pas t'habiller toute seule ?

Elle secoue la tête, amusée.

John (il est gêné) :
Oh non, c'est pas vrai... ça m'apprendra à vouloir rendre service...

SCENE 28 :
Elizabeth vient d'arriver dan la salle de réunion. Elle s'assoit sur une chaise libre. Il y a du monde. Son regard balaie la pièce, faisant l'inventaire des visages familiers.

INTERIEUR DE LA SALLE DE REUNION

Le général :
Bien nous pouvons commencer.

Il se tourne vers Elizabeth.

Le général (il lit le rapport qu'il tient devant lui) :
Nous avons été réunis au sujet du ré expatriment sur Terre d'une jeune enfant découverte dans un caisson de survie dérivant dans l'espace, orpheline des ses deux parents tués par les Wraiths, atteinte d'un trouble provisoire du langage.

Il lève les yeux sur Elizabeth qui hoche la tête.

Le général :
Vous avez sollicitez le souhait de vous occuper de sa réintégration sociale, est ce exact ?
Elizabeth :
C'est exact, général.
Le général :
C'est pourquoi nous avons sollicité la présence à cette réunion d'une assistante sociale.

Il se tourne vers la femme assise en face d'Elizabeth.

Le général (il s'adresse à la femme) :
Mrs Claus, nous vous remercions d'avoir accepté de vous joindre à nous.
Elisabeth :
J'aimerais faire une requête.

Le général se tourne de nouveau vers Elizabeth.

Le général :
Plait-il ?
Elizabeth :
Je voudrais garder cette enfant sur Atlantis.

La requête d'Elizabeth provoque une grande agitation parmi les personnes présentes.

Le général :
Dr Weir, vous avez écrit dans votre rapport que l'enfant souffrait d'une forme d'anémie suscitant des soins constants auxquels nos équipes médicales sur Atlantis ne peuvent subvenir.
Elizabeth :
Ce problème a été corriger, général. Une importante quantité de perfusions sanguines a été réquisitionnée sur la base.
Le général :
Vous parlez aussi d'un accident au cours duquel la vie de cette enfant s'est trouvé menacée.
Elizabeth :
Sa vie n'est plus en danger.
Le général :
Oui mais pour combien de temps ?
Elizabeth :
Elle est sous surveillance médicale, générale. Il n'y a donc aucune raison pour que cet accident se reproduise.
Caldwell (il tourne la tête vers la jeune femme) :
Dr Weir, nos équipes médicales ne pourront pas s'occuper d'elle indéfiniment. Il faudrait doublé voire triplé les effectifs et nous ne pouvons nous le permettre, vous le savez. Même si vos méthodes de guérison la concernant sortent quelque peu de l'ordinaire...
Elizabeth :
Je...
Caldwell :
Atlantis est la cible de nombreuses attaques Wraiths et vous le savez. La santé et la vie de cette enfant sont notre priorité.
Elizabeth (elle se lève brusquement de sa chaise, sous l'emprise de la colère) :
Et vous êtes vous demandé ce qu'elle souhaite ?

Nouvelle agitation parmi les membres présents.

Le général :
Je suspends cette réunion.

SCENE 28 :
John est enfin parvenu à habiller la fillette.

INTERIEUR DE LA CHAMBRE DE SARA

John (il examine la fillette de haut en bas, satisfait) :
Bon, euh... je crois que je m'en suis sorti à peu prés correctement.

La fillette sourit et lui tend un foulard.

John :
Qu'est ce que tu veux que je fasse de ça ? Tu veux jouer à colin-maillard ?

L'enfant hoche la tête.

John (il grogne en nouant le foulard sur ses yeux) :
Super... je passe de la fonction de Colonel à celle de papa poule !

SCENE 29 :
Elizabeth vient de sortir de la salle de réunion. Elle est à la fois énervée et angoissée. Elle est interpellée par Mrs Claus, l'assistante sociale.

INTERIEUR DU COULOIR

Mrs Claus :
Dr Weir, attendez !

Elle se retourne.

Mrs Claus (elle arrive à sa hauteur) :
Je vous ai trouvée très persuasive face au Colonel Caldwell.
Elizabeth :
On dira que j'ai l'habitude de lui tenir tête...
Mrs Claus :
J'ai aussi entendu parlé de ce que vous avez fait pour sauver la vie de cette enfant... c'était vraiment un acte héroïque.
Elizabeth :
Si je ne l'avais pas fait, elle ne serait plus là.
Mrs Claus :
Votre geste semble avoir été porté par l'amour que vous éprouvez pour cette gosse... cependant...
Elizabeth (agacée) :
Cependant quoi ?

Mais avant que son interlocutrice ne lui réponde, elle sent que quelqu'un tire sur sa veste. Elle baisse les yeux.

Elizabeth (elle est étonnée) :
Sara ? Qu'est ce que tu fais là ? Où est John ?
Mrs Claus (elle aperçoit l'enfant et se baisse à sa hauteur) :
Bonjour. Je suis Mrs Claus...

Sara jette un regard sur son interlocutrice, lève les yeux vers Elizabeth puis revient sur Mrs Claus. Elle commence à pleurer.

Mrs Claus :
Allons, ne pleure pas. Je ne te fais pas peur à ce point, quand même ?

L'assistante sociale se relève. Sara attrape la main d'Elizabeth et la tire en arrière mais celle-ci résiste.

Mrs Claus :
Sara ? Est ce vous qui l'avez appelée ainsi ?
Elizabeth (elle est embêtée) :
Euh, ce serait trop long à expliquer...

La prise de Sara se fait de plus en plus insistante.

Elizabeth :
Veuillez m'excuser...

Elle quitte son interlocutrice et sort de la foule qui s'est formé devant la porte de la salle de réunion.

Elizabeth (elle est en colère) :
Sara !

L'enfant lui lâche enfin la main.

Elizabeth :
Où est John ?
Sara :
Il joue à Colin-maillard dans ma chambre.
Elizabeth (elle soupire) :
Comment as-tu su où me trouver ?
Sara (elle commence à pleurer, ignorant consciemment sa question) :
Je ne veux pas aller avec cette dame !
Elizabeth (elle hausse un peu le ton) :
Trouve-moi un bon argument pour que tu puisses rester ici, alors !

Sara ne dit rien. Elle lui étreint la taille et enfoui son visage contre son ventre.

Elizabeth (elle lui caresse les cheveux) :
Je fais ce que je peux, tu sais...

Le Général Hammond l'aperçoit et vient à sa rencontre.

Elizabeth (elle le voit arriver) :
Ce n'est pas facile pour elle...
Le général :
Rien n'a encore été décidé.
Elizabeth:
Le Colonel Caldwell a raison. Elle ne serait pas en sécurité sur Atlantis.
Le général :
Dr Weir, elle ne serait en sécurité nulle part. la Terre est la première cible des Wraiths... et puis, vous pouvez aussi faire marcher vos relations.
Elizabeth :
Il s'agit d'un cas purement personnel, général.

Le général ne dit rien. Ses yeux sont posés sur la fillette en pleurs.

Elizabeth (elle baisse la tête sur l'enfant) :
Mrs Claus est venue me voir tout à l'heure...et elle n'était pas très optimiste.
Le général :
Écoutez, je crois savoir que vous avez réussi à faire croire aux Wraiths que la cité d'Atlantis a été détruite ?
Elizabeth :
En effet.
Le général :
La cité dispose d'un bouclier contre les attaques, il me semble ?
Elizabeth (elle fronce les sourcils, intriguée) :
Oui. Où voulez-vous en venir ?
Le général :
Je veux dire que malgré les nombreuses attaques dont a été victime la cité, elle est toujours là. Et les dangers sont minimisés...vous avez toujours sus prendre les bonnes décisions et la cité est entre de bonnes mains. Je suis sûr qu'il en sera de même pour cette enfant.
Elizabeth :
Pourquoi faites vous ça, général ?
Le général :
Qu'importe mes raisons, vous avez à présent de bonnes raisons de continuer de vous battre.

Il regarde l'enfant une dernière fois.

Le général :
Elle s'est fortement attachée à vous à ce que je vois. Le juge le prendra certainement en compte, vous savez. Son équilibre psychologique est très important.
Elizabeth (elle sourit, grandement réconfortée par les paroles du général) :
Je vous remercie, général. Je vais la ramener dans ses quartiers.

SCENE 30 :
Elizabeth et Sara arrivent dans la chambre de l'enfant. John cherche Sara dans tous les coins.

INTERIEUR DE LA CHAMBRE DE SARA.

Elizabeth :
John ?

John, agenouillé sous le lit, lève la tête.

John (il se relève, soulagé de voir la jeune femme) :
Bon sang, vous êtes enfin revenue !

Il pointe un doigt menaçant vers Sara.

John (en colère) :
Où tu étais toi ?

Mais Sara n'est pas du tout impressionnée et se contente de lui sourire, amusée.

Elizabeth :
Ça s'est bien passé ?
John :
Vous avez oubliez de me dire que je devrais l'habiller moi-même !

Elizabeth fronce les sourcils et regarde Sara qui affiche un large sourire.

Elizabeth :
Mais elle s'habille toutes seule...

Sara lui fait un petit sourire amusé. Elle sourit à son tour et croise les bras sur sa poitrine.

Elizabeth :
Vous lui avez mit son pantalon à l'envers...

John se laisse tomber fébrilement sur un fauteuil en soupirant.

John (anéanti) :
Je me suis fait avoir !
Elisabeth (amusée) :
Oui en effet !

SCENE 31 :
Le Dr Weir est dans la salle de contrôle. Elle visionne les bandes d'enregistrements de l'infirmerie. La vidéo du réveil de Sara passe sous ses yeux. Elle sourit. Le docteur vient d'entrer dans le champ de vision de la caméra, penché sur l'enfant. Elle se voit apparaître également peu de temps après. C'est leur première rencontre. Puis elle disparaît et l'image montre l'enfant étendue sur le lit. Rien ne se passe pendant un moment puis brusquement, l'enfant disparaît.
Elizabeth fronce les sourcils et repasse la vidéo. La même scène se produit.

INTERIEUR DE LA SALLE DE CONTROLE

Elisabeth (elle fronce les sourcils, intriguée) :
C'est bizarre...

Elle passe d'autres bandes vidéo sur le moniteur. Celle des quartiers de l'enfant. John apparaît sur l'écran, en train de se nouer un foulard sur les yeux. Puis de nouveau l'enfant disparaît, comme par enchantement. Seul John demeure sur l'image.

Elizabeth (elle parle dans son émetteur-récepteur) :
Amenez-moi le Dr MC Kay dans la salle de contrôle, je vous prie.

Quelques minutes plus tard, Rodney entre dans la salle.

Rodney :
Qu-y a-t-il, Elizabeth ?

Il s'approche d'elle et regarde l'écran.

Elizabeth :
Les vidéos de sécurité peuvent-elles être bidouillées ?

Elle redémarre la vidéo. Rodney voit le phénomène.

Rodney :
Pas avec les vidéos de sécurité, non. Et même dans le cas d'un disfonctionnement de la caméra, l'image se bouillerait... c'est... mais comment elle fait ça ?
Elizabeth :
Pourquoi ne pas aller le lui demander ?
Rodney :
Mais elle est muette...

Elizabeth est déjà partie.

SCENE 32 :
Elizabeth et Rodney arrivent dans la chambre de la fillette. Celle-ci dort à point fermé, roulée en boule sous les couvertures.

INTERIEUR DE LA CHAMBRE DE SARA

Elizabeth (elle entre et allume la lumière) :
Sara ?

Pas de réponse. Elle se dirige vers le lit.

Elizabeth (elle vient s'asseoir au bord du lit el la secoue un peu) :
Oh eh !

Sara pousse un petit grognement en se réveillant. Rodney se tient debout à quelques mètres.

Elizabeth :
Sara, j'ai besoin que tu m'expliques quelques choses...

L'enfant ouvre les yeux mais reste silencieuse.

Rodney (il est agacé) :
Et vous croyez qu'elle va le faire ? Quand allez vous comprendre une bonne fois pour toute que cette enfant ne parle pas ? Toutes ces discussions, ce prénom... tout ça est le fruit de votre imagination !

Elizabeth lui jette un regard dur.

Elizabeth :
Rodney, laissez-nous, je vous prie.
Rodney :
Mais...
Elizabeth (elle lui coupe la parole d'un geste de la main) :
Rodney !
Rodney (vaincu) :
Bon, très bien.

Elle attend qu'il quitte les lieux et se tourne de nouveau vers l'enfant.

Sara elle est à moitié endormie et râle un peu) :
Qu'est ce qu'il y a ?
Elizabeth :
Je voudrais éclaircir un point. J'ai visionné quelques vidéos...
Sara (ronchon) :
Et alors ?
Elizabeth :
Qu'est ce que tu ne m'as pas dit ? Je sais que tu peux lire et communiquer par la pensée mais il n'y a pas que ça, n'est ce pas ? Tu peux te téléporter d'un endroit à un autre ?

Sara, qui soutenait son regard durant son discours, baissa brusquement les yeux. Elle hoche lentement la tête.

Elizabeth :
Ce n'est pas un reproche.
Sara (elle renifle un peu) :
Maman disait que j'étais différente...

Se souvenir lui arrache un sanglot. Elizabeth lui caresse les cheveux.

Elizabeth (sa voix est douce et se veut rassurante) :
Elle avait raison, tu sais...
Sara (elle finit par se laisser tomber contre Elizabeth) :
Et les autres enfants avaient peur de moi. Je restée toute seule dans la cours de récréation...
Elizabeth (elle la serre fortement contre elle) :
Ce n'est pas toi qui les effrayais mais ces dons que tu as.
Sara (dans un murmure) :
Je sais...
Elizabeth (elle la berce doucement) :
Allez, calme-toi.

L'enfant sanglote encore un peu puis cesse progressivement. Elle s'est de nouveau endormie.
Elizabeth pose délicatement la tête de la fillette sur l'oreiller, remonte les couvertures et se lève. Elle se tourne une dernière fois vers elle avant de quitter les lieux.

Elizabeth (elle parle à vois basse) :
Qu'est ce que je vais faire de toi ?

SCENE 33 :
Elizabeth est dans son bureau, elle continue à rédiger son rapport sur la fillette. La porte du bureau s'ouvre et Teyla entre.

INTERIEUR DU BUREAU

Elizabeth (elle lève la tête) :
Teyla ? Un problème ?
Teyla :
Non Dr Weir. Je viens de finir ma mission sur le continent et... je n'ai rien d'autre à faire alors je suis passée...histoire de voir comment vous allez.
Elizabeth (elle lui sourit) :
C'est gentil de votre part Teyla mais je vais très bien.

Teyla hésite un moment.

Teyla :
Bon, écoutez, je viens de voir Rodney... on est tous très inquiets pour vous...
Elizabeth :
A cause de Sara ?
Teyla (elle prend place sur un siège) :
Il ne s'agit pas d'elle mais de vous. Vous avez réussi, je ne sais comment, à imaginer des conversations avec cette enfant en venant même à lui inventer un prénom alors que tout le monde sait ici qu'elle n'ouvre pas la bouche. Ses examens disent qu'elle est atteinte d'une forme de mutisme aiguë, selon le Dr Keller, et il est impossible qu'elle puisse s'adresser à vous... Je suis tombée par hasard sur les enregistrements vidéo de sa chambre. Je vous y ai vu. Vous parliez dans le vide, Dr Weir...
Elizabeth :
Je ne suis pas folle, Teyla, je l'entends me parler comme vous le faites à cet instant...il y a une chose que je n'ai encore dite à personne et que je préfère éviter de mettre dans mon rapport...
Teyla (intriguée) :
Quoi donc ?
Elizabeth :
Je sais qu'elle ne parle pas... du moins, en utilisant la bouche.
Teyla (elle fronce les sourcils) :
Vous voulez dire qu'elle... qu'elle communique par la pensée ?

Elizabeth hoche la tête, l'air mystérieux.

Teyla :
Et pourquoi êtes vous la seule à l'entendre, alors ?
Elizabeth (elle hausse les épaules) :
Je l'ignore, Teyla.
Teyla (elle est songeuse) :
... et d'après Rodney, elle peut également se téléporter d'un endroit à l'autre... Elizabeth :
Je viens tout juste de le découvrir. Je crois qu'on n'est pas au bout de nos surprises !

SCENE 34 :
Teyla vient de quitter le bureau. Elizabeth est seule. Elle réfléchit. Puis alors qu'elle s'apprête à reprendre son rapport, une voix la fait sursauter.

Sara (debout devant elle, sourire aux lèvres) :
Bonjour !
Elizabeth (elle pose une main sur sa poitrine sous l'effet de surprise) :
Tu m'as fait peur !...
Sara :
Désolée.
Elizabeth (elle soupire) :
Je ne m'y ferais jamais...

Sara avance prés d'elle, regardant l'écran de l'ordinateur portable posé sur le bureau.

Sara :
Vous faites quoi ?

Elizabeth la soulève du sol et la pose sur ses genoux.

Elizabeth :
Je rédige mon rapport.
Sara :
C'est sur moi ?
Elizabeth :
Oui. Et puisque tu es là, tu vas pouvoir m'aider à éclaircir certains points.
Sara (elle saute de joie, enthousiaste) :
Cool !
Elizabeth (elle se concentre de nouveau sur l'écran) :
Bon très bien. Tout d'abord, tu vas me donner ton âge.
Sara :
J'ai huit ans.
Elizabeth (elle la taquine un peu) :
Huit ans ? C'est marrant, je t'aurais donné quatre ans de moins !

L'enfant fait mine de bouder.

Elizabeth (elle tape l'information récoltée sur l'ordinateur, un sourire en coin) :
Je plaisante.
Elizabeth :
Bon, j'aurais besoin de savoir ce qu'il t'est arrivé avant d'atterrir ici. Je sais que tu n'aimes pas trop en parler mais je dois le savoir, c'est important.

Sara ne dit rien.

Elizabeth :
Sara, s'il te plait.
Sara (elle hurle presque) :
Non.
Elizabeth (elle repose l'enfant à terre et la regarde droit dans les yeux) :
Écoute Sara. Tu ne peux pas garder tout ça pour toi. Je vois bien que ça te fait mal et si tu ne te décides pas à en parler, tu vas avoir encore plus mal... et je n'aime pas te voir malheureuse.

Sara ne dit toujours rien.

Elizabeth (elle continue dans sa lancée) :
...et je suis la seule avec qui tu communiques...

La fillette qui avait baissé la tête jusque là, lève brusquement les yeux.

Elizabeth (sa voix est rassurante) :
Tu verras que tu n'auras plus mal après.
Sara :
C'était une idée de mon père. C'était un très grand scientifique, vous savez. Il voulait juste me protéger. Il craignait que les autres parviennent à me mettre la main dessus pour me livrer à leurs expériences. Alors il nous a embarqués, ma mère et moi dans un engin spatial. Mais les connaissances scientifiques dans ce domaine à l'époque étaient assez restreintes et on a eu un problème. Ma mère m'a mise dans un caisson en me disant que tout allait bien se passer mais,... vous connaissez la suite.

Elizabeth reste sans voix, les larmes aux yeux. Sara se tient devant elle prise d'une crise de larmes incontrôlable. Elizabeth ne se décide à réagir que lorsque l'enfant s'écroule sur le sol, versant toutes les larmes de son corps. Elle s'agenouille à ses côtés, pressant le petit corps tremblant contre son coeur. Elle ne dit rien pendant un instant.

Elizabeth :
Tu as été très courageuse de me le dire, Sara. Ca va allait maintenant que tu as vidé ton sac.

Un long moment se passe avant que l'enfant se calme. Elizabeth reprend place sur son fauteuil avant de réinstaller l'enfant sur ses genoux.

Elizabeth :
C'est une information précieuse, tu sais Sara. Et il est possible que cela m'aide à trouver un moyen de te garder ici.

Sara hoche la tête en passant sa main sur ses yeux pour sécher ses larmes. Elizabeth reprend sa rédaction.

Elizabeth :
Autre chose Sara. En quelle année ça s'est produit ?
Sara :
1915
Elizabeth (elle fait un rapide calcul dans sa tête et regarde l'enfant, choquée) :
Tu aurais donc prés de 90 ans maintenant !

Sara ouvre de grands yeux.

Sara : Quoi ? Je comprends rien à ce que vous dites !

Elizabeth n'ajoute rien, ajoute l'information sur l'ordinateur puis, sourire aux lèvres, elle regarde l'enfant.

Elizabeth :
Je crois qu'en fin de compte, tu ne peux pas retourner sur Terre.